traduzioni di Diana Grange Fiori
da Movimento e immobilità di Douve (Einaudi, 1969)
da Teatro
I
Ti vedevo correre sulle terrazze,
ti vedevo lottare contro il vento,
il freddo sanguinava sulle tue labbra.
E ti ho vista frantumarti e gioire di essere morta, tu più bella
della folgore, quando macchia i vetri bianchi del tuo sangue.
I
Je te voyais courir sur des terrasses,
Je te voyais lutter contre le vent,
Le froid saignait sur tes lèvres.
Et je t’ai vue te rompre et jouir d’être morte ô plus belle
Que la foudre, quand elle tache les vitres blanches de ton sang.
II
L’estate al declino ti screpolava di un piacere monotono,
noi disprezzavamo l’ebbrezza incompiuta della vita.
«Meglio l’edera – dicevi – l’attechire dell’edera alle pietre
della sua notte: presenza senza profilo, viso senza radici.
«Ultimo vetro felice che l’unghia del sole lacera,
meglio un villaggio sul monte, dove morire.
«Meglio questo vento…»
II
L’été vieillissant te gerçait d’un plaisir monotone,
nous méprisions l’ivresse imparfaite de vivre.
«Plutôt le lierre, disais-tu, l’attachement du lierre aux
pierres de sa nuit: présence sans issue, visage sans racine.
«Dernière vitre heureuse que l’ongle solaire déchire,
plutôt dans la montagne ce village où mourir.
«Plutôt ce vent…»
III
Era un vento più forte delle nostre memorie,
stupore di vesti e grida di rocce – e tu passavi davanti alle fiamme
la testa quadrettata, le mani incrinate e tutta
desiderosa della morte sui tamburi esultanti dei tuoi gesti.
Albeggiava dal tuo seno
e tu regnavi infine assente dalla mia mente.
III
Il s’agissait d’un vent plus fort que nos mémoires,
Stupeur des robes et cri des rocs – et tu passais devant ces flammes
La tête quadrillée les mains fendues et toute
En quête de la mort sur les tambours exultants de tes gestes.
C’était jour de tes seins
Et tu régnais enfin absente de ma tête.
IV
Mi risveglio, piove. Il vento ti attraversa, Douve,
landa resinosa assopita accanto a me.
Sono su una terrazza, in una buca della morte.
Grandi cani di foglie tremano.
Il braccio che tu sollevi, fulmineo, su una porta,
mi illumina attraverso le età. Villaggio di brace,
a ogni istante ti vedo nascere, Douve,
a ogni istante morire.
IV
Je me réveille, il pleut. Le vent te pénètre, Douve,
lande résineuse endormie près de moi. Je suis sur une
terrasse, dans un trou de la mort. De grands chiens
de feuillage tremblent.
Le bras que tu soulèves, soudain, sur une porte, m’il-
lumine à travers les âges. Village de braise, à chaque
instant je te vois naître, Douve,
A chaque instant mourir.
V
Il braccio che si solleva e il braccio che si volge
occupano lo stesso istante solo nelle nostre menti grevi,
ma dismesse le vesti di verde e di fango
non rimane che un fuoco del regno dei morti.
La gamba sradicata dove il gran vento penetra
spingendo avanti a sé volti di pioggia
non vi illuminerà che alla soglia di quel regno,
gesti di Douve, gesti sempre più lenti, gesti neri.
V
Le bras que l’on soulève et le bras que l’on tourne
Ne sont d’un même instant que pour nos lourdes têtes,
Mais rejetés ces drapes de verdure et de boue
Il ne reste qu’un feu du royaume de mort.
La jambe démeublée où le grand vent pénètre
Poussant devant lui des têtes de pluie
Ne vous éclairera qu’au seuil de ce royaume,
Gestes de Douve, gestes déjà plus lents, gestes noirs.